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La Fête nationale du Québec à Montréal -
Je me souviens!

1968 et 1969, des années de contestation

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Saint-Jean-Baptiste, 1968. Archives nationales du Québec à Montréal, fonds Antoine Desilets (P697, S1, SS1, SSS18, D106, P7). Photo : Antoine Desilets.
Saint-Jean-Baptiste, 1968. Archives nationales du Québec à Montréal, fonds Antoine Desilets (P697, S1, SS1, SSS18, D106, P12). Photo : Antoine Desilets.
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À la veille de l’élection fédérale du 25 juin 1968, Pierre-Elliott Trudeau décide d’assister au défilé de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal. Ayant fait campagne en promettant de ne pas accorder au Québec un statut particulier, sa présence est vue comme une provocation pour les souverainistes qui sont sur place. Pierre Bourgault, alors chef du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), est arrêté peu de temps après son arrivée. La tribune officielle, où siège Trudeau, est visée par des projectiles et la situation se détériore rapidement. Des affrontements entre les policiers et les manifestants font de nombreux blessés. 292 personnes sont arrêtées.

 

L’année suivante, les festivités sont de nouveau perturbées par des actes de contestation. Les membres du Front de libération populaire (FLP) s'attaquent à la statue de saint Jean-Baptiste, symbole, pour les manifestants, du contrôle du clergé sur la population. Suite à ces événements, on ne reverra pas de défilé d’aussi grande envergure avant 1981.

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La fin des années 1960 est marquée par d’importantes revendications politiques. En 1968, particulièrement, des manifestations étudiantes sont organisées partout dans le monde ; le Québec ne fait pas exception. Dans la belle province, les revendications du mouvement indépendantiste sont particulièrement à l’avant-plan. En janvier 1968, René Lévesque publie son essai Option Québec qui fait la promotion de la souveraineté-association. La même année, en octobre, le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), qui promeut l’indépendance du Québec depuis sa création en 1960, se dissout pour laisser la place à un tout nouveau parti politique indépendantiste, le Parti Québécois. Parallèlement, en février 1968, Pierre-Elliott Trudeau devient chef du Parti Libéral du Canada. Se préparant à l’élection fédérale du 25 juin 1968, Trudeau fait campagne en promettant de ne pas accorder de statut particulier au Québec, une promesse vue comme une trahison pour de nombreux indépendantistes de la province.

 

C’est dans ce contexte politique que se déroulent les festivités de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal. Le défilé du 24 juin 1968 passe à l’histoire: surnommé le Lundi de la matraque, il est marqué par des violences sans précédent. Les agitations commencent au tout début de la procession, alors que les souverainistes sur place apprennent la présence de Trudeau à l’événement. Plus tard, un groupe de manifestants s’en prend à la tribune officielle où siège Trudeau. Les querelles se poursuivent après le défilé, alors que les spectateurs rentrent chez eux. Au total, 290 arrestations et une centaine de blessés sont dénombrés par les journaux.

 

L’année suivante, en 1969, des manifestants du Front de libération populaire profitent du défilé pour se faire entendre : Le Devoir estime qu’ils sont environ 10 000 à marcher à l’arrière du cortège officiel, scandant des slogans indépendantistes. À la fin du défilé, ceux-ci s’en prennent au char allégorique de saint Jean-Baptiste, le renversant et décapitant du même coup la statue qui s’y tient. 30 personnes sont arrêtées.

 

L’image conviviale et familiale du défilé est grandement affectée par les événements de 1968 et 1969, si bien que dans les années suivantes, on décide de réduire significativement l’ampleur des festivités. La Saint-Jean-Baptiste des années 1970 prend donc une nouvelle forme : en l’absence d’un grand défilé d’envergure, les fêtes de quartier et les spectacles de tous genres se multiplient.

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