top of page
Logo_JMTL_4C_RENV.png

vous présente

pignons multiples.png

Une rue dans tes oreilles

tiret.png

Tous les samedis

​

Elles s’assoyaient à la table, près du balai, se promettaient qu’elles ne se quitteraient jamais…

Oui, deux cappuccino s’il vous plaît. C’est ça : deux cappuccino, deux oui. Merci.

 

Je sais pas

Si tu te rappelles la première fois que tu m’as emmenée ici

À la Brûlerie Saint-Denis

Je devais pas être plus haute que ça.

 

Tu te souviens?

On s’assoyait à la table, près du balai

On se promettait qu’on se quitterait jamais

Et tu me prenais toujours par la main. 

 

C’est peut-être moi qui m’arrange pour réécrire le passé

Mais aujourd’hui, je me rappelle de chacune de nos sorties

Et je suis pas capable de me rappeler d’une seule fois

Où tu m’as pas complètement… désarmée.

 

Tu dois te rappeler que pendant longtemps pour moi

La vie, il fallait se battre avec elle? 

L’assommer, la jeter à terre, lui crier des bêtises pis la finir à coups de pelles?

Quand on s’assoyait toutes les deux, je voulais toujours déjà repartir, mais toi tu remontais doucement ta main sur mon bras.

 

Ta main sur mon bras

Comme une trêve entre deux attentats.

 

  • Merci monsieur. L’autre tasse, juste devant moi, oui juste devant moi, c’est ça.

 

Je sais pas pourquoi un jour on a arrêté de se voir.

Enfin, non c’est pas vrai, j’ai quand même une petite idée

Mais aujourd’hui, vingt ans plus tard

J’en reviens pas qu’on se soit abandonnées.

 

Ça m’a pris des années

Tu le sais

Accepter que tu voulais juste me protéger.

 

J’essayais de te faire croire que c’était accidentel

Qu’au fond, c’était peut-être aussi de ma faute, que j’étais quand même un peu rebelle

Que ce gars-là était pas cruel

Que quand je rentrais chez lui le soir, c’était pas toujours pareil.

Toi, pendant ce temps-là, tu faisais juste me répéter que j’étais belle.

 

 

Je me rappelle quand tu me pointais le mur là-bas

Pis tu que me disais : 

« Toi, je t’aime aussi haut que ça. »

 

Après, tu me regardais comme on regarde une étoile.

En souriant parce qu’elle donne un sens au ciel

Mais aussi en pleurant

 Parce qu’une étoile, c’est rendu tellement loin de la maison.

 

Je suis désolée

Si je t’ai fait pleurer

Et si comme tout le monde, j’ai pas vu le temps passer.

 

Je sais pas

Si tu te rappelles la première fois que tu m’as emmenée ici

À la Brûlerie Saint-Denis

 

Je devais pas être plus haute que ça

Pas plus haute que l’urne dans laquelle, aujourd’hui, tu te reposes de moi.

Pas plus haute que toi.

 

Tu te souviens?

On s’assoyait à la table là-bas, près du balai

On se promettait qu’on se quitterait jamais.

Est-ce qu’on pourrait tout recommencer aujourd’hui? Et si t’as du temps peut-être se revoir demain?

 

Maman?

Balado 7
bottom of page