vous présente
Une rue dans tes oreilles
Te voilà
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La vie improvise parfois des lits sur les bancs…
Ah, mais oui c’est toi
Te voilà
Comme ça, t’es plus un rêve, t’es là
Dans mes bras.
Oui, installe-toi sur mon corps labouré
Et aie surtout pas peur de mes yeux cernés.
Si je tremble, c’est juste que j’ai jamais été aussi heureuse
Et si j’ignore les passants qui s’agitent, c’est que je te regarde et je suis déjà amoureuse
De nous.
Je te regarde et je vois
Près de quarante ans qui ont passé
Et qui m’ont mené
À nous.
Te voilà
C’est toi
Non, c’est nous
Après coup.
J’aimerais d’abord que tu comprennes qu’avant de me coucher ici, j’ai beaucoup voyagé
Et que c’est pour ça que je respire à peine.
Aie pas peur, t’es ici, sur mon ventre, à l’abri de tous les dangers
Ma toute, toute, toute petite porcelaine.
Avant qu’on se rencontre rue Saint-Denis
Que la vie improvise, sur ce petit banc, notre lit
J’ai traversé d’innombrables vents.
Un jour, tu comprendras que je viens de très loin, que je reviens de l’ancien temps.
Celui des amours passagers
Des trahisons à tout bout de champ
Des chantiers d’éternité
Et des promesses bidons.
Je reviens de très, très loin là-bas
Mais ça y est, te voilà
Dans mes bras.
Alors, comme ça, c’est toi qu’on appelle le calme après la tempête ?
Je regarde ta tête contre mon cœur et t’annonces une grande fête.
Regarde-moi, aie pas peur de la foule rassemblée autour de nous
Il y a personne ici qui te veut du mal
Un jour, tu découvriras que les humains s’inclinent devant les miracles et que c’est juste normal.
Tout est fini et à la fois tout commence parce que c’est aujourd’hui le plus grand jour.
Je te regarde et tu ressembles à un rêve
Tes mains à des perles et ta peau à une trêve.
Je te regarde et je suis fière
De célébrer aujourd’hui, de rêver enfin un peu à demain
Et surtout, de congédier hier.
Si je te sers, c’est que j’entends la foule qui s’organise
Qui me parle de sommeil, d’un hôpital et d’une ambulance
Mais j’ai gagné.
Oui, toi et moi, on est arrivés
Alors je préfère rester ici
Cet instant avec toi, c’est mon pays
Sur ce banc
Ou peu importe
Si c’est avec toi.
Comme on aura toute la vie pour se relever
Est-ce que ça te dit qu’on reste ici un petit moment
Mon bébé ?