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La Fête nationale du Québec à Montréal -
Je me souviens!

Un comité pour organiser la fête

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Défilé de la Saint-Jean, 1970. BAnQ Vieux-Montréal, fonds Ministère de la Culture et des Communications - (E6, S7, SS1, D702255-702288). Photo: Henri Rémillard.

L’année 1970 marque la création du Comité des fêtes nationales de la Saint-Jean (CFN). Dès lors, c’est ce nouveau comité qui prend en charge l’organisation des célébrations de la Saint-Jean-Baptiste.

 

1970 est aussi une année charnière pour la Fête nationale à Montréal. En l’absence du traditionnel grand défilé dans la rue Sherbrooke, un mini-défilé est organisé, partant du parc Laurier jusqu’à la place Viger et passant en chemin par la rue Saint-Denis. Malgré la facture plus modeste de l’événement, l’ambiance festive attire de nombreux curieux, qui suivent les fanfares et les quelques chars allégoriques de la procession. En soirée, la fête se conclut dans le Vieux-Montréal avec un spectacle mettant en vedette la chanteuse Pauline Julien, les chanteurs Raymond Lévesque et Jacques Normand, l’humoriste Claude Landré et plusieurs autres artistes. La place de ces spectacles de variétés au sein de la Saint-Jean-Baptiste continue de se solidifier au courant des années 1970.

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En 1970, on crée le Comité des Fêtes de la Saint-Jean. Cette décision arrive après deux années marquées par des revendications politiques et des affrontements violents entre des manifestants et la police. On cherche donc avec le nouveau comité à se détacher des activités et orientations politiques de la Société Saint-Jean-Baptiste.

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Outre ces changements administratifs, la Fête nationale de 1970 signale aussi une rupture avec les célébrations houleuses des années précédentes. Le grand défilé dans la rue Sherbrooke, d’ordinaire l’un des événements les plus courus le 24 juin, brille par son absence: cette année-là, la Société Saint-Jean-Baptiste propose plutôt aux citoyens de parader eux-mêmes dans les rues dans une ambiance festive. Les chars allégoriques, normalement commandités par diverses entreprises, se font rares. Avec ce mini-défilé s’apparentant davantage à une marche citoyenne, on cherche ainsi à éviter les débordements.

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Environ 50 000 personnes participent ou assistent au cortège. Partant du parc Laurier jusqu’au Square Viger, en passant par la rue Saint-Denis, les marcheurs sont accompagnés de quelques chars allégoriques beaucoup plus simples qu’à l’habitude ainsi que de quelques fanfares. Outre ces attractions planifiées, les journaux notent aussi la présence de plusieurs artistes improvisés s’étant joints à la parade plus spontanément. Le journal La Presse du 25 juin 1970 donne une idée de l’ambiance carnavalesque qui y règne : 

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« par endroit, des orchestres improvisés, avec guitares électriques, trompettes, pianos et batteries, occupaient tout un balcon : leurs haut-parleurs retransmettaient sans cesse des airs go-go ou psychédéliques [...] Un peu plus tard, c’était le baron Philippe, grand prêtre des hippies de la métropole, qui, juché sur une camionnette, adressait le signe de la paix à l’assistance. Ici, c’était un joueur de guitare, là un clown, ailleurs les prêtres du groupe Khrishna, etc. ». 

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Outre ces musiciens improvisés du défilé, on organise aussi un spectacle de musique populaire dans le Vieux-Port de Montréal. L’expérience est répétée dans les années suivantes. En 1974, on assiste à ce qui pourrait être décrit comme le premier des Grands spectacles de la Saint-Jean-Baptiste : 35 000 personnes se réunissent au parc Jarry pour écouter les chanteurs et chanteuses Jean-Pierre Ferland, Pauline Julien, Renée Claude, Pierre Lalonde, Harmonium, Renée Martel et Michel Pagliaro. Dès lors, la place des spectacles de musique populaire se cimente au sein des festivités et devient dans les décennies suivantes l’un des éléments les plus prisés de la fête. 
 

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